Maria Montessori était scientifique et médecin. Elle a donc été formée à l’observation scientifique et a mobilisé cette compétence, comme le ferait un anthropologue ou un botaniste, auprès des enfants. Ainsi, par exemple, elle a longuement observé des enfants présentant des déficiences mentales, jouer dans une pièce vide avec des miettes sur le sol (puisqu’ils n’avaient rien d’autre pour stimuler leur sens). Elle s’en est inspirée pour construire son matériel pédagogique, qu’elle a ensuite amélioré en observant de nouveau les enfants interagir avec.
Aujourd’hui, lors de leur formation, les éducateurs Montessori doivent assurer des dizaines d’heures d’observation en classe, sur plusieurs jours. Il s’agit d’une étape cruciale de leur cursus puisque la capacité à savoir observer l’enfant est au cœur de la pédagogie Montessori. En classe, ils planifient leurs leçons et leur gestion de classe selon leurs observations. Ils peuvent ainsi repérer les périodes sensibles que traversent chaque enfant et s’y adapter. Cependant, les avantages de l’observation ne se limitent pas aux éducateurs, en tant que parents, nous pouvons aussi apprendre à observer.
L’observation présente de nombreux bénéfices. Tout d’abord, elle nous permet de mieux connaître notre enfant puisque nous prêtons davantage attention aux détails que nous ignorons dans la précipitation du quotidien. Nous pouvons alors plus facilement remarquer les changements dans leur développement physique et psychique. Par exemple, cela peut être une manière différente de tenir son stylo. Par conséquent, nous pouvons nous adapter à leur stade de développement. Il est alors conseillé de modifier son environnement pour qu’il puisse se développer dans le confort et la confiance. Grâce à cette étude attentive, nous pouvons aussi découvrir des intérêts insoupçonnés chez l’enfant et donc lui fournir les supports nécessaires pour assouvir et développer sa curiosité.
Par ailleurs, si l’on souhaite mener une observation telle qu’elle est décrite dans la pédagogie, il faut essayer d’avoir le regard le plus « neutre » possible, c’est-à-dire se séparer provisoirement de ses préjugés et appréhensions… C’est un exercice difficile, notamment quant, il s’agit de nos propres enfants, mais néanmoins intéressant puisqu’il nous permet de découvrir notre enfant comme il est et non comme on voudrait qu’il soit. Ainsi, en les observant avec cette posture, nous pouvons savoir, non pas ce que l’on veut leur enseigner, mais ce qu’ils souhaitent apprendre et comment nous pouvons les soutenir en ce sens.
Pour que l’observation soit efficace, nous vous conseillons de vous concentrer sur un objet spécifique. Par exemple, vous pouvez vous appliquer à regarder sa motricité fine. La motricité fine concerne les mouvements précis qui sollicitent les petits muscles et particulièrement ceux de la main et des doigts. Mais si vous préférez, vous pouvez noter sur une feuille tout ce que vous voyez, afin de faire le tri à postériori.