Dans son ouvrage « pédagogie scientifique : tome 2, éducation élémentaire » (1917), Maria Montessori décrit en détail les processus d’apprentissage chez l’enfant. Elle les a longuement observés, notamment lorsqu’ils travaillent seuls, sans interruptions, dans un environnement adapté. Elle a alors remarqué un comportement similaire chez tous les enfants. Ils se concentrent un certain temps, puis suit une courte période de fausse fatigue, puis ils se concentrent de nouveau sur leur travail. Ce cycle dure généralement entre 2 h 30 et 3 heures.
Maria Montessori préconise de ne surtout pas interrompre l’enfant durant son cycle de travail. Dans le cas contraire, il ne pourra pas atteindre son état naturel de concentration maximale. Il est important de ne pas intervenir lors de la courte période dites de « fausse fatigue » au risque de suspendre la dynamique du cycle.
Elle écrit : « Si dans la période de fausse fatigue, à dix heures, la maîtresse inexpérimentée, interprétant comme désordre le phénomène de suspension ou de préparation au grand travail, intervient, rappelle la classe à l’ordre, la fait reposer, … alors l’agitation persiste et le travail suivant ne s’organise pas. Les enfants ne sont pas calmes, ils restent dans un état anormal. C’est-à-dire que, s’ils sont interrompus dans leur cycle, ils perdent tous les caractères qui sont liés à une fonction intérieure régulièrement et complètement accomplie. »
C’est pour cette raison que la plupart du temps, il n’y a pas de temps de récréation le matin ou l’après-midi dans les écoles Montessori. Les récréations interrompraient le cycle de travail. Par conséquent, seule la récréation du midi subsiste. Toutefois, puisque les enfants sont rarement assis trois heures dans la salle de classe et qu’ils sont concentrés, les récréations du matin et de l’après-midi ne leur manquent pas.