La compétition n’est pas un principe fondamental de la pédagogie Montessori. Au contraire, diverses pratiques témoignent d’une volonté de réduire la compétition. Par exemple, l’absence de notation traditionnelle limite les comparaisons entre les élèves. En effet, ils ne peuvent pas comparer leurs résultats et établir des classements.
Cependant, il est important de préciser que la pédagogie reconnaît les bénéfices d’une compétition « contrôlée et saine ». Tout d’abord, parce qu’il faut préparer les enfants pour le « vrai monde » mais surtout parce que la saine compétition peut aider l’enfant à se développer positivement. En réalité, la compétition existe, mais sous une forme spécifique : l’enfant est en compétition avec lui-même, pas avec ses camarades.
Maria Montessori n’était pas radicalement opposée à la compétition qui peut naturellement émerger entre 2 enfants, en classe ou à la récréation. En revanche, elle s’opposait strictement à la compétition en tant que moteur d’apprentissage et de développement.
En effet, un des principes de la pédagogie Montessori est la certitude que la motivation intrinsèque est plus efficace que les récompenses venant de l’extérieur (bonnes notes, prix, bons points…). C’est sur cette base que Maria Montessori a développé sa pédagogie. L’enfant qui apprend en autonomie (encadré par les adultes qui lui préparent un environnement adapté) est simplement fier de ses accomplissements personnels. Il développe sa confiance en lui en réussissant des activités après s’être auto-corrigé. D’ailleurs, les vertus de l’échec sont un élément clé de la pédagogie. Il fait partie du processus d’apprentissage. Ainsi, l’enfant apprend qu’il peut se tromper face aux autres élèves sans craindre d’être humilié ou moqué.
De plus, la compétition permanente et illimitée impose une course aux résultats. Or, Maria Montessori préconisait de respecter le rythme d’apprentissage de l’enfant, sans le presser. Pendant les cycles de 3 heures de travail, l’enfant travail en autonomie. Toutefois, durant certains temps spécifiquement définis, les enfants peuvent présenter leur travail et/ou exposé.
La pédagogie Montessori valorise davantage la coopération entre les enfants. En effet, depuis leur plus jeune âge, on leur apprend la notion de communauté, dans laquelle chacun à sa place. Chacun y contribue à sa façon. Et à la maison ? Quelles pratiques pouvons-nous mettre en place pour favoriser la coopération entre les frères et sœurs ? Lorsqu’un enfant s’enorgueillit d’avoir terminé de s’habiller en premier par exemple, encouragez-le à profiter de ce temps pour aider son frère ou sa sœur.
Quand l’un se compare à l’autre, essayez de lui parler de lui individuellement afin qu’il ne porte plus son attention sur son frère ou sa sœur. Faites de lui le centre du sujet « je comprends ce que tu ressens, ta frustration, comment pourrions-nous faire la prochaine fois pour que tu te sentes mieux ? » Lorsque les enfants ont du mal à partager, il est important d’établir des règles précises de partage afin d’éviter toutes comparaisons et jalousies que l’on aurait pu éviter. Enfin, vous pouvez pratiquer des activités collectives dans le but de privilégier la coopération entre vos enfants : activités sportives et jeux coopératifs.