Depuis de nombreuses années maintenant, l’État met en œuvre des politiques de santé publiques incitant à limiter notre consommation d’aliments néfastes pour la santé si consommés en trop grandes quantités.

Nous avons tous en tête le slogan, devenu célèbre : « attention à ne pas manger, trop gras, trop sucré, trop salé ».

En 2015, l’OMS a notamment établi une recommandation fixant une limite maximale d’apports en sucres libres. Les sucres libres sont les sucres ajoutés dans les aliments (sucre, sirop de glucose, miel…) et les sucres naturellement présents dans les jus de fruits. Ils recommandent de limiter sa consommation à 10 % de nos apports caloriques, sans distinction entre les enfants et les adultes. Pour un enfant avec un apport moyen de 1600 kcal, cela représente 40 g/jour (à aviser selon l’âge de l’enfant).

Diverses raisons justifient ce contrôle nécessaire sur la santé de l’enfant et de l’adulte. Parmi celles-ci, on peut citer : affaiblissement du système immunitaire, problème dentaire, surpoids, diabète…

Cependant, il n’est pas question de diaboliser les aliments très gras, sucrés et salés, tout est une question de proportion. Il ne s’agit pas de le supprimer, mais plutôt de les consommer avec modération.

Rappelons que Maria Montessori croyait qu’avoir un esprit, mais également un corps sain est très important pour le bien-être de l’enfant. Elle écrivait : « « L’hygiène psychique influe sur les enfants comme l’hygiène physique ».

De surcroît, un corps en bonne santé est fondamental dans la mesure où les premiers apprentissages de l’enfant s’opèrent à travers le corps : « L’intellect de l’enfant ne travaille pas seul, mais, partout et toujours, en liaison intime avec son corps, et plus particulièrement avec son système nerveux et musculaire. »

Tout d’abord, pour comprendre d’où provient l’attrait des enfants pour le sucré, il faut savoir que la préférence sucrée est un avantage pour le bébé.

En effet, elle lui permet de consommer avec plaisir le lait maternel. Puisqu’il est sucré et gras, plus il contient de calories et donc plus il est bénéfique pour la croissance du bébé. Les autres papilles gustatives mettent un peu plus de temps pour se développer.

Une des premières actions pour une alimentation saine est d’éviter tous les sodas, lait sucré, les jus, qui contiennent de très grandes quantités de sucre. Nous vous conseillons de ne pas en stocker chez vous afin de limiter les tentations. Vous pouvez plutôt mettre en évidence sur la table une corbeille de fruits par exemple. Parfois, un fruit suffit pour satisfaire une petite envie de sucre.

Encouragez votre enfant à boire de 8 à 10 petits verres d’eau par jour. S’il est réticent, vous pouvez y ajouter quelques gouttes de jus de fruit afin d’y ajouter un petit peu de goût.

De nombreuses études montrent que l’enfant a assez rapidement la capacité de s’autoréguler en termes d’alimentation : il étale ses apports (fibres, sucres lents, protéines, sucres…) sur la journée et même sur la semaine. Cependant, si des friandises sont souvent proposées en dessert, alors le biais sera trop tentant et l’autorégulation de l’enfant perturbée.

Une des solutions pratiquées chez certaines familles qui respecte également les principes Montessori est assez simple : on propose à l’enfant à chaque repas (plat et dessert) un ensemble d’aliments parmi lesquels l’enfant peut choisir. L’enfant mange ce qu’il souhaite parmi ces choix, dans l’ordre qu’il souhaite, et peut terminer (ou commencer) par un fruit frais. En effet, en plaçant la nourriture plus sucrée en fin de repas, on la présente comme une récompense, un but à atteindre.

Bien évidemment, nous n’avons pas toujours le temps de cuisiner des plats sains, mais essayons dans la mesure du possible de le faire la majorité du temps, sans culpabiliser si nous n’y arrivons pas ! « Tu manges ce que tu veux parmi ce que je te propose », c’est la liberté au sein du cadre.

On autonomise l’enfant, qui se sent alors responsable de son alimentation. On respecte également son individualité, ses goûts. Par ailleurs, vous verrez qu’en ne forçant pas un enfant à terminer son assiette, les repas sont plus sereins et les disputes disparaissent presque instantanément. Sans pression, l’enfant peut développer une relation saine à la nourriture.

Enfin, rappelons-nous que les enfants apprennent en nous imitant. Alors n’hésitons pas à manger avec délectation devant eux les éléments les plus sains parmi les propositions du soir !