Le respect de l’enfant, de son consentement, de ses opinions et de ses choix, sont des valeurs fondamentales de l’éducation Montessori.
Le consentement est défini par le Larousse comme « action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. » Il s’agit donc d’une notion assez large qui touche tous les aspects de notre vie et qui ne se limite pas à la sexualité.
Maria Montessori enseignait que le manque de consentement au sein de la relation parent/enfant est une atteinte envers le respect de l’enfant. Par conséquent, elle encourage les parents et instituteurs à demander la permission aux enfants dans tous les domaines du quotidien : « Est-ce que tu veux manger maintenant ou dans 10 minutes ? ». De surcroît, vous serez surpris de voir à quel point les enfants sont souvent plus enthousiastes lorsqu’on leur demande leur avis. Bien évidemment, cela ne signifie pas que l’on ne doit pas imposer de limites à notre enfant, mais cette réflexion nous impose de réfléchir à la manière dont nous le faisons.
Le respect du corps de l’autre est une dimension particulière du consentement qu’il est absolument fondamentale d’aborder avec son enfant puisque les enjeux sont capitaux.
Tout d’abord, avant même de commencer les explications, rappelons-nous que nous sommes les modèles de nos enfants, qui apprennent en grande partie à vivre en nous imitant. L’exemple est la pratique éducative la plus efficace. Par conséquent, comme l’a beaucoup écrit Maria Montessori, l’éducation de nos enfants induit une réflexion sur nos propres pratiques, en tant qu’adulte.
En effet, comment notre message pourrait-il paraître légitime à leurs yeux si nous leur faisons des câlins sans leur permission, voir parfois contre leur gré ? Bien évidemment, nous ne leur voulons pas de mal quand nous cherchons la tendresse de notre petit, mais en outrepassant leur consentement, comment pourra-t-il apprendre à respecter celui d’autrui ?
L’enfant doit apprendre que son corps lui appartient. Alors, nous ne pouvons raisonnablement le contraindre à faire des câlins s’il ne le souhaite pas, que ce soit à sa mère, à sa grand-mère, son oncle, la voisine… Il s’agit également d’une caresse dans les cheveux ou d’un pincement de joue d’un inconnu dans le bus qui le trouve « mignon ». Nous ne pouvons non plus le faire ou laisser faire sans demander sa permission. Par ailleurs, recevrions-nous les marques de tendresse d’un individu que nous n’avons jamais rencontré ? Alors pourquoi faire ou laisser faire à notre enfant des gestes que nous n’accepterions pas pour nous-même ?
Le consentement doit être explicite et éclairé ! En effet, si nous ne leur demandons pas leur avis, le message non verbal que nous transmettons pourrait être (mal) interprété ainsi : « Si un adulte me touche, je ne dois rien dire, même si cela me dérange ». Un message dangereux que nous pouvons inconsciemment transmettre sans le réaliser.
Ainsi, il est nécessaire d’apprendre aux enfants le consentement de manière implicite et explicite. En lui expliquant que son corps lui appartient et en lui demandant au quotidien son accord pour le toucher, même pendant les soins. Éduquons-les également à respecter le corps des autres. Nous participons à la construction des adultes de demain. Maria Montessori écrivait que la paix passerait par les enfants. En leur enseignant à respecter le consentement et le corps d’autrui, nous promettons aussi un monde meilleur et plus sécure.